La démence est une crise sanitaire mondiale, mais elle n'est pas présente partout de la même manière. Certaines cultures et certains pays semblent avoir un taux de démence plus faible, ce qui amène à se poser la question suivante : pourquoi en est-il ainsi ? Est-ce dû à l'alimentation, au mode de vie, à la génétique ou à une combinaison de facteurs ? Dans cet article, nous nous demandons si certaines cultures sont mieux protégées contre la démence et ce qu'elles peuvent nous apprendre.
Les pays du pourtour méditerranéen, comme la Grèce, l'Italie et l'Espagne, sont connus pour leur régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, poissons, huile d'olive et noix. Les recherches montrent que ce régime est non seulement bénéfique pour la santé en général, mais qu'il protège également le cerveau. Il est riche en antioxydants, en graisses saines et en nutriments anti-inflammatoires qui peuvent réduire le risque de déclin cognitif.
Des études ont montré que les personnes qui suivent le régime méditerranéen ont un risque plus faible de démence que celles qui suivent un régime occidental, souvent riche en graisses saturées et en sucre. Ce mode d'alimentation contribue non seulement à prévenir les maladies cardiovasculaires, mais peut également favoriser la santé cérébrale à long terme.
Les habitants de l'île d'Okinawa, au Japon, sont connus pour leur longévité exceptionnelle et leur faible taux de démence. Cela est souvent attribué à leur régime alimentaire traditionnel, riche en légumes, en tofu, en poisson et en algues, et pauvre en graisses saturées et en sucre. Les habitants d'Okinawa consomment aussi régulièrement des patates douces, une source d'antioxydants et de fibres qui peuvent réduire l'inflammation.
En outre, le concept d'« ikigai », c'est-à-dire le fait d'avoir un but dans la vie, est un élément important de leur culture. Ce concept peut contribuer à réduire le stress et à améliorer la santé mentale, contribuant ainsi à réduire le risque de démence.
Dans de nombreuses cultures latino-américaines, comme au Mexique et au Costa Rica, la famille et la communauté au sens large jouent un rôle central. Le fait d'avoir des liens sociaux forts peut avoir un impact positif sur la santé du cerveau. Les habitants de ces cultures vivent souvent à proximité de leur famille et restent activement impliqués dans des activités sociales, même à un âge avancé.
La recherche montre que l'isolement social et la solitude sont des facteurs de risque de démence. Dans les communautés où les personnes âgées continuent à jouer un rôle actif au sein de la famille et de la communauté, le risque de déclin cognitif est plus faible. Cela souligne l'importance de l'engagement social et de l'interaction pour un cerveau en bonne santé.
Les pays scandinaves, tels que la Suède et le Danemark, affichent également des taux de démence relativement faibles par rapport aux autres pays occidentaux. Cette situation est souvent attribuée à la combinaison d'un mode de vie actif, d'une alimentation saine et de l'accès à des soins de santé de qualité. L'exercice physique est un élément important de la vie quotidienne dans ces pays, où les gens marchent souvent, font du vélo ou pratiquent d'autres formes d'activité physique.
En outre, la culture scandinave accorde une grande importance à la modération, qu'il s'agisse de la consommation d'alcool ou de l'alimentation. Des habitudes saines, associées à une attention particulière portée à la santé mentale et au bien-être, peuvent contribuer à réduire le risque de démence.
Dans certaines régions de l'Inde, la démence semble moins fréquente, ce qui peut être attribué en partie à l'utilisation d'herbes et d'épices dans leur régime alimentaire, comme le curcuma. Le curcuma contient une substance active, la curcumine, qui possède des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Certaines études suggèrent que la curcumine pourrait avoir un effet protecteur sur le cerveau et contribuer à réduire le risque de maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer.
En outre, la méditation et le yoga jouent un rôle important dans la vie de nombreux Indiens. Ces deux pratiques favorisent la pleine conscience, réduisent le stress et améliorent la santé mentale en général, ce qui contribue à réduire le risque de démence.
Si le mode de vie et la culture jouent un rôle majeur dans le risque de démence, les facteurs génétiques ne peuvent être ignorés. Certaines populations présentent des variations génétiques qui les protègent mieux de la démence. Toutefois, cela ne signifie pas que la génétique est le seul facteur déterminant. Comme nous l'avons vu, un mode de vie et un régime alimentaires sains, ainsi qu'un environnement social solide, peuvent être tout aussi importants pour réduire le risque.
Il est clair que la culture, l'alimentation, le mode de vie et l'engagement social jouent un rôle crucial dans le risque de démence. Même si nous ne pouvons pas tous vivre à Okinawa ou suivre un régime méditerranéen, il y a des leçons que nous pouvons appliquer dans notre propre vie. Voici quelques conseils :